Les nains sont la race des bâtisseurs, des sculpteurs du monde souterrain, des artisans de la mémoire. Ils ne naissent pas — ils sont extraits du monde comme des joyaux, polis par le temps, durcis par la responsabilité.
Petits par la taille mais vastes par l’esprit, les nains incarnent une stabilité que les autres races jalousent ou craignent. Ils vénèrent la pierre, la forge, la lignée et le serment. Ils ont vu les royaumes des hommes s’élever puis chuter, les elfes se perdre en élégance vaine, les bêtes se consumer… et eux sont toujours là, marteaux en main, forge allumée, mémoire intacte.
Cependant, tous les nains ne sont pas issus de la même enclave. Leur culture varie selon la nation qui les a vus grandir, et ces différences sont parfois plus marquées que celles qui les séparent des autres races.
Dans le royaume d’Épicure, les nains ont embrassé les valeurs de la foi de Kaël et se sont intégrés dans une société humaine guidée par la compassion. Bien que fiers de leurs traditions, ils ont su assouplir leurs coutumes, troquant parfois la rigidité clanique contre la solidarité.
Ce sont des bâtisseurs de temples, des artisans du quotidien, des protecteurs du peuple. Ils œuvrent pour le bien commun, forment les jeunes humains à la patience de la forge et enseignent aux prêtres l’art de lire les fissures dans la pierre comme d’autres lisent les lignes de la main.
Ils sont calmes, bienveillants, mais ne pardonnent pas facilement la trahison. Leur honneur est moins tourné vers la gloire que vers la fiabilité. Ils croient que le travail bien fait est une prière silencieuse, et qu’une communauté soudée vaut mieux qu’un trône isolé.
Ce sont les nains dans leur forme la plus traditionnelle, la plus brute et la plus fière. Réunis dans un conglomérat de cités-souterraines et de guildes sacrées, ils vivent sous les montagnes comme leurs ancêtres l’ont fait avant eux : dans l’honneur, la hiérarchie, et la communauté.
Leur société est fondée sur le partage équitable des ressources, les serments et les droits acquis par l’artisanat. Chaque clan possède sa spécialité (forge, gemmologie, architecture, guerre, chroniques), et leur artisanat est réputé à travers tout l’Ancien Monde.
Ils sont rustiques, inflexibles, parfois intransigeants. Ils considèrent les autres nains (et les autres races en général) comme des alliés potentiels, mais aussi comme une menace à leur mode de vie. Leur foi dans les Ancêtres-Pierres et les esprits de la montagne est encore vive. Certains parlent même à la pierre.
Dans l’Empire, les nains sont avant tout des techniciens, des architectes impériaux, des artificiers de renom. Ils ont troqué le mysticisme de la pierre contre la logique, les runes anciennes contre les schémas, et les chants de forge contre les rouages mécaniques.
Souvent intégrés aux grandes maisons savantes, aux projets d’État ou aux laboratoires arcanotechniques, ils sont aussi craints que respectés. Leur loyauté va souvent à leur travail plus qu’à leur patrie. Certains sont devenus pragmatiques, voire cyniques. Ils se méfient des traditions mortes et se concentrent sur l’efficacité.
Leur parler est sec, leurs gestes précis, leur sens de l’humour… particulier. Mais ne vous y trompez pas : ces nains-là n’ont rien oublié de leurs ancêtres. Ils ont simplement appris à survivre autrement.
Les nains sont une seule et même race, mais leurs branches se sont tordues selon les vents des royaumes. Pourtant, lorsqu’ils boivent ensemble, forgent côte à côte ou se battent pour un idéal commun, on comprend pourquoi les autres les craignent : ils ne plient jamais sans raison, et ne rompent jamais sans faire trembler la terre.