Les elfes sont les enfants des forêts primordiales et des vents célestes. Leur race, façonnée dans les premiers échos du monde par les Voix qui précédaient les dieux, est profondément marquée par un lien instinctif avec le vivant, le rythme naturel et les forces invisibles qui sous-tendent l’existence.
Dotés d’une longévité remarquable, d’une perception accrue du monde qui les entoure et d’un sens esthétique développé jusqu’à l’obsession, les elfes sont réputés pour leur grâce, leur discipline mentale et leur mélancolie quasi éternelle. Cependant, cette race n’est pas homogène. Le temps, les guerres et les royaumes les ont divisés en lignées distinctes, chacune empreinte des valeurs et du destin de sa terre d’origine.
Nourris par la foi de Kaël, les elfes d’Épicure ont choisi la voie de la communauté, de l’équité et de la paix. Ils sont profondément empathiques, souvent guérisseurs, enseignants ou médiateurs. Leur culture est imprégnée d’un amour profond pour les arts, la musique et l’agriculture sacrée. Leurs villages sont ouverts, colorés, ornés de symboles de paix et de cycles naturels.
Moins intéressés par la magie brute que par l’harmonie entre les êtres, ils pratiquent souvent une magie millénaire qu’il faudrait aux hommes plusieurs générations pour comprendre. Ils rejettent les hiérarchies strictes et les dogmes impériaux. Leur société est solidaire, presque utopique, mais certains leur reprochent leur refus de se battre.
Les elfes d’Élion sont les plus mystiques de leur race. Jadis forestiers nomades, ils ont été convertis par la Sainte Doctrine de la dame verte et ont lié leur essence à sa lumière divine. Ils portent sur eux les stigmates de cette foi : leurs regards sont baignés d’un éclat intérieur, leurs mots sont choisis avec la prudence des oracles, et leurs corps, souvent ascétiques, semblent sculptés dans la prière.
Ils se considèrent comme les gardiens spirituels des âmes elfiques, convaincus qu’un jour viendra où leur peuple tout entier renaîtra en arbres. Leur rapport à la nature est sacralisé, ritualisé, chaque arbre est un autel, chaque oiseau un messager. Ils refusent la violence gratuite, mais leurs archers sont des pénitents redoutables, capables d’abattre un impie d’une flèche bénie.
Nés des forêts sombres et des marécages hantés, les elfes des Landes ont été façonnés par la rudesse du monde. Leurs traditions sont chamaniques, leur magie instinctive, proche des bêtes, des vents et du feu de la terre. Leur peau est plus terne, marquée par les luttes et la poussière. Leurs yeux brillent d’une férocité lucide, presque animale.
Ils n’adhèrent à aucun dogme, ne suivent aucun roi. Leur hiérarchie est fluide, tribale. Ils sont réputés pour leurs talents de pisteurs, de chasseurs, et de conteurs oraux. Leurs chants, gutturaux et sauvages, peuvent émouvoir ou terrifier. Bien qu’ils soient souvent perçus comme des barbares, leur sagesse est ancienne, enracinée dans un savoir que les érudits impériaux peinent à comprendre.
Les elfes impériaux sont les plus intégrés à la société humaine. Certains sont même prétoriens, mages d’État ou membres du Sénat arcanique. Leur culture valorise le savoir, la stratégie, la maîtrise de soi. Ils ont souvent renié une partie de leur héritage naturel au profit d’une rigueur méthodique. Leur magie est savante, leur langue pleine de mots codés et d’archives millénaires.
Ils sont élégants, disciplinés, souvent distants. Ils regardent leurs cousins plus sauvages avec une forme de condescendance, mais ne le disent jamais à voix haute. Leur art est raffiné, leur étiquette stricte. Cependant, sous leur froideur, subsiste une douleur muette : celle d’un peuple qui a survécu en renonçant à lui-même.
Il n’y a pas de « vrai » elfe. Il n’existe que des fragments d’une mémoire brisée, incarnés dans des corps gracieux et des cultures bigarrées. Dans l’ancien monde, les Elfes marchent côte à côte… mais rarement ensemble. Leurs différences sont sources de tensions, mais aussi de richesse. Peut-être, au fil des jours et des quêtes, découvriront-ils qu’il est encore possible de se retrouver.